1715. Louis XIV meurt, son neveu Philippe d’Orléans prend l’intérim. Une bouffée d’air pour les arts, à laquelle nous convie une trépidante série de France Musique, également adaptée pour les enfants.

« Automne », toile de Nicolas Lancret (1690-1743). Alamy Stock Photo
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Publié le 19 mars 2023 à 14:00
«Ne parlons plus de pénitence, ni de vertu, ni de prudence, livrons-nous à tous les plaisirs, les jeux, les rires, l’amour, la danse, tout est permis sous la Régence ! » En 1715, à la mort de l’alors très pieux Louis XIV, « les institutions sont sclérosées, les finances à l’agonie, les mœurs figées dans une dévotion excessive ». Le souverain Louis XV n’ayant que 5 ans, c’est Philippe d’Orléans, neveu du Roi-Soleil, qui dirige le pays. Cet homme « d’un accès facile et charmant » est un « musicien accompli », narre d’une voix précise et incarnée Michel Vuillermoz. Grâce à lui s’ouvre une nouvelle ère en France pour les arts. Dans La Régence en musique – série concoctée par France Musique et le Centre de musique baroque de Versailles, avec la Comédie-Française –, le récit de Suzanne Gervais nous embarque dans le tourbillon du XVIIIᵉ siècle, mêlant des éléments historiques et artistiques à des détails du quotidien et des extraits musicaux.
Le Régent (joué par Michel Favory), fils de la princesse Palatine, a grandi le nez dans les partitions, les mains sur une viole de gambe, a étudié avec le compositeur Marc-Antoine Charpentier, et s’est piqué de musique italienne. Sous le doux joug de ce « protecteur des arts, mécène de premier plan », la cour troque Versailles pour Paris. Désormais, « l’avenir du royaume se décide au Palais-Royal, au cœur de la capitale, un lieu dédié à la politique et à la musique ». Des spectacles « légers », pastorales et ballets, tiennent l’affiche. On applaudit l’opéra Hypermnestre, de Charles-Hubert Gervais, les œuvres d’André Campra (« ses fêtes vénitiennes propulsent les spectateurs ébahis dans le tumulte du carnaval sur la place Saint-Marc ») ou de Jean-Baptiste Stuck. On prise la musique italienne, « la cantate connaît un succès étourdissant », et Haendel et sa troupe sont dépêchés d’Angleterre pour éblouir les nobles oreilles françaises.
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Lien source : Podcast : sous la Régence, des musiciens déchaînés !